Une soupe pour belle-maman ? Elle est belle, elle est connue, elle est bretonne, elle aime la cuisine. Et non, Jean Teulé, passionné d’histoire, ne va pas nous narrer la vie passionnante d’une miss ou d’une chanteuse opportuniste…

J’essaie de faire de l’humour car il en faut pour s’attaquer à une telle personnalité : Hélène Jegado. Cette jolie petite fille est nourrie par les superstitions bretonnes nombreuses, passionnantes et omniprésentes qui vont la terrifier et forger son esprit malade et morbide. L’ankou l’accompagne et est son meilleur compagnon, en devenant sa servante elle se rassure et se sent protégée. Comme lui, elle va semer la mort devenant probablement le plus grand serial killer de l’histoire contemporaine. Le schéma de ses crimes se répète dans un scénario immuable : elle arrive dans une famille, se fait embaucher en qualité de cuisinière.

Et un jour où elle est de moins bonne humeur, où elle subit une petite contrariété, elle concocte une jolie soupe aux herbes, un petit gâteau où la belladone et l’arsenic se mêlent aux ingrédients plus classiques. Elle ne semble rien ressentir, les sentiments ne semblent l’avoir effleurée que dans une histoire d’amour brève mais intense où exceptionnellement elle ne s’est pas comportée en veuve noire. Le Breton n’aimant pas l’autopsie, elle va continuer longtemps jusqu’au jour où à Rennes elle va tomber chez un notable un peu plus méfiant qui la fera tomber. Le style de Jean Teulé reconnaissable entre tous donne son tempo à cette histoire hallucinante. Le texte est vif, le ton drôle et même les Bretons apprendront encore beaucoup sur leur culture ancestrale.