Le roman de José Luis Sampedro Un sourire étrusque narre l’histoire d’un vieil homme calabrais frustre et bourru habité par sa rusca, petit mot doux pour la bête qui le ronge.

Cet homme âgé qui a connu la dure vie des paysans calabrais, la barbarie et le dénuement induits par la guerre, doit se rendre à Milan pour s’y faire soigner. C’est le prétexte pris par l’auteur pour le confronter à une autre palette de sentiments à laquelle sa vie précédente ne lui donnait pas accès.

Son amour envers son petit-fils lui ouvre le cœur, et le vieil homme accède à une sensibilité qui va le faire évoluer et le rendre plus tolérant. De l’homme frustre et inculte qui arrive à Milan, il ne reste rien lorsqu’il s’en va vers d’autres cieux. Le roman est plein d’anecdotes extrêmement drôles. Chaque personne rencontrée rend ce grand-père plus beau et plus attachant sans lui enlever le caractère puissant que la vie lui a forgé. Qu’est-ce qui peut faire que l’on sourit à l’approche et au-delà de la mort ? L’auteur nous démontre que seul l’amour a cet immense pouvoir, symbolisé dans ce roman par une statue étrusque. C’est un livre profondément optimiste, faussement naïf. Vous le reposerez avec regret tant il est réconfortant.