L’action nous plonge dans l’Amérique des années 40, dans un quartier juif. Bucky Cantor est un jeune homme qui serait presque trop parfait si des problèmes de vue ne l’avait pas éloigné de ses camarades incorporés dans l’armée en 1944. Il devient directeur du terrain de jeux où se rendent les enfants du quartier. C’est un jeune homme dévoué, plein d’enthousiasme qui a une véritable tendresse pour les jeunes dont il a la charge. Le malheur rôde, et il se manifeste sous la forme d’une terrible maladie : la polio. Contagieuse et cruelle, elle fauche de jeunes vies ou laisse des corps torturés et handicapés. Le poumon d’acier n’est pas la panacée. On assiste à une véritable hécatombe. Le sentiment de culpabilité du jeune Cantor va faire de sa vie une longue agonie, il s’interdit toute rémission. L’écriture, la finesse des sentiments, l’analyse de cette descente aux enfers nous mettent face à l’inexorable fatalité qui peut gouverner nos vies, la déesse de la justice Némésis ne peut rien

pour nous, pauvres humains. L’empathie avec Bucky est forte, laissez-vous envahir par cette histoire qui va remuer les tripes. Ce roman va clore la longue et belle carrière de Philip Roth. Il aborde tous les thèmes qu’il a développés avec talent dans ses précédents ouvrages.